Pottok
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Pottok au-dessus du lac de Choldocogagna.
Le pottok (signifiant « petit cheval » en basque - pluriel : pottokak) est une race de chevaux vivant principalement à l'ouest du Pays basque, dans les Pyrénées.
Prononciation : 'pottiok'.
Les pottokak seraient issus des petits chevaux qui peuplaient le sud-ouest de l'Europe, il y a environ un million d'années. Ils auraient aussi des liens de parenté avec les chevaux de Przewalski et le Tarpan. Chassés, ils trouvèrent refuge dans les massifs rocheux des Pyrénées et survécurent au climat perturbé des dernières glaciations du quaternaire. Les peintures rupestres des grottes de Sare et de Lascaux, réalisées il y a 17 000 ans, représentent des chevaux très similaires au pottok basque actuel et attestent donc d'une très ancienne présence.
Les Basques eurent la sagesse de ne pas décimer les troupeau de pottokak : au contraire, les paysans locaux les utilisèrent pour l'agriculture. Mais au XIXe siècle, pour satisfaire aux besoins en charbon de la révolution industrielle, les pottokak furent envoyés dans les mines de charbon de la région, du nord et de l'est de la France. Le pottok était apprécié pour sa petite taille, sa force, sa robe sombre donc peu salissante et le peu de soins qu'il nécessitait.
Peu à peu une sélection eut lieu : les poneys de robe sombre partaient dans les mines alors que les pottok de robe pie étaient vendus à des cirques ou à quelques riches propriétaires. Ce n'est que plus tard que les maquignons s'intéressèrent au pottok. En effet, sa docilité et surtout, cette robe pie le rendaient attrayant pour les enfants et les centres équestres.
Aujourd'hui, les pottokak vivent en semi-liberté dans les massifs de la Rhune, de l'Artzamendi, du Baïgura et de l'Ursuya. Ces montagnes constituent le berceau de la race. Une à deux fois par an, les éleveurs montent pour une vérification des naissances, une vermifugation et un déparasitage. Parfois ils sélectionnent quelques animaux dans le but de les vendre aux foires annuelles de Hélette, Espelette, et Garris dans les Pyrénées-Atlantiques.
Caractéristiques principales [modifier]
- Taille
À l’age adulte, elle est limitée à 132 cm en montagne. La taille des poneys élevés en prairie peut aller jusqu'à 148 cm.
- Poids
Rarement plus de 400 kg.
- Robe
Le pottok de pure race est essentiellement de robe noir, brune, alezan. La robe blanche n'est pas acceptée.La robe pie est acceptée et largement répendue mais elle ne correspond pas au pottok de type originel que l'on trouvait dans le Pays basque autrefois, elle est le résultat de croisements.
- Poil
Lisse et brillant en été, il devient long, fourni et particulièrement imperméable en hiver .
- Morphologie
Le profil de la tête est rectiligne, les oreilles petites et mobiles, le front légèrement concave, le crin très abondant, raide avec des reflets roux et la crinière ne retombe que d'un seul côté à la fois. L'encolure est courte et forte, la poitrine ouverte, les membres secs et puissants, le sabot petit et dur, le rein long, la croupe légèrement avalée. De plus le pottok est doté d'une grande robustesse et d'une forte endurance et est parfaitement bien adapté aux terrains accidentés.
Aujourd'hui, un grand nombre de ces poneys vit à l'état semi-sauvage ; il est fréquent d'en rencontrer sur les contreforts des Pyrénées. Sa morphologie particulière lui permet de vivre dans le climat rude de la montagne. Grâce à son crin fourni et à ses longs poils il peut rester toute l'année en montagne.
La physionomie du pottok a été totalement façonnée pour résister aux conditions difficiles des hauteurs : une petite taille pour être moins exposé aux intempéries, un pelage abondant pour résister au froid, les membres forts et de petits sabots durs pour avoir accès aux lieux les plus reculés.
Si la physionomie externe du pottok s'est adaptée, il en va de même pour les organes internes : son appareil digestif a su s'adapter aux conditions difficiles des hauteurs. Ainsi, le pottok supporte une alimentation peu énergétique composée d'ajoncs, de ronces, de glands ou de châtaignes. Cela fait de lui un animal au rôle écologique. Il débroussaille et nettoie les endroits les plus inaccessibles des montagnes du Pays basque.
En raison des conditions de vie contraignantes, le cycle biologique que l'on trouve chez les autres chevaux a été modifié chez le pottok. En temps normal, les naissances ont lieu entre mars et mai, mais chez les sujets de montagne les mises bas ont lieu entre juin et juillet. Les poulains pottokak gardent leur crinière frisée durant toute la première année. Il apparait aussi que les poulains de robe blanche sont très peu viables : dans la plupart des cas, ils décèdent au bout de 3 jours.
L'utilisation du pottok est très variée. Les centres d'aide aux personnes handicapées le recherchent pour son calme et sa douceur et il est également apprécié dans les poney-clubs où il fait un excellent maître d'école.
Son pied particulièrement sûr fait du pottok un très bon poney de randonnée. Il peut également être bâté, à l'occasion de randonnées pédestres comme équestres. Du plus, sa franchise et sa force (il porte aisément un adulte) lui permettent de participer aux courses d'orientations et aux épreuves de TREC (techniques de randonnée équestre de compétition).
Ces dernières années, les améliorations apportées à la race ont permis au pottok de se distinguer dans le domaine de la compétition. Par exemple en concours complet (équilibre, concentration, endurance, souplesse) ou en CSO (concours de saut d'obstacles).
Le pottok a également des prédispositions naturelles pour l’attelage : il excelle d'ailleurs dans cette discipline grâce à sa docilité et à sa puissance musculaire.
Le pottok : source d'inspiration [modifier]
Le peuple basque et les Hommes en général s'inspirent de la nature depuis toujours. Il n'est donc pas surprenant que le pottok soit devenu une source d'inspiration. La légende dit que les pottokak auraient inspiré les musiciens basques. Pour reproduire le son du galop des poneys, ils auraient créé la txalaparta (prononcé tchalaparta). Avec des pilons en bois, le musicien frappe des planches (châtaigner, hêtre, merisier...) : le son produit s'apparente à celui des sabots martelant la terre.
Le pottok fait parie intégrante de l'histoire basque. On le retrouve dans la mythologie basque, où il peut être la représentation de génies souterrains, mais aussi dans de nombreuses légendes locales. Ainsi, dans la région de Tardets, un être sortirait de la caverne de Laxarrigibel sous les traits d'un cheval blanc.
Fin 2004, le club de rugby de l'Aviron bayonnais a fait du pottok sa mascotte officielle, baptisée pottoka.